Cyril Rideau témoigne, mai 2015
Je sais depuis longtemps que j’ai une tumeur au cerveau.
Ce sont des difficultés d’élocution qui m’ont alerté. J’ai consulté un neurologue mais je n’ai voulu faire ni biopsie ni IRM, j’en craignais les conséquences. J’ai eu un répit d’un an puis cela a recommencé. L’IRM que j’ai acceptée alors a révélé une tumeur cérébrale. J’ai été suivi pendant dix ans à raison d’une IRM par an, mais je n’ai pas pris de cortisone par peur des effets indésirables. C’est en 2010 que de nouveaux symptômes se sont manifestés : des difficultés de vision importantes. Comme je ne voulais pas que d’autres fonctions soient atteintes, j’ai accepté l’opération proposée par le Dr Carpentier puis une radiothérapie. J’ai vécu une vie normale pendant quatre ans, mais l’IRM de septembre dernier a révélé une récidive de ma tumeur. Depuis, je fais une chimiothérapie prescrite par le Dr Dehais. Je supporte bien cette chimio qui n’est pas handicapante et qui est efficace, la tumeur est stabilisée.
Dès que j’ai su que j’avais une tumeur au cerveau, j’ai décidé de lutter, de ne pas me laisser envahir par elle. J’ai attendu que les symptômes deviennent très gênants pour accepter les traitements. Cette attitude a troublé mon entourage, on a pensé que je ne voulais pas me soigner. En fait, je considère qu’il s’agit de mon corps et que c’est à moi de le gérer. Si c’était à refaire, je referais la même chose mais je m’y prendrais différemment. J’accepterais davantage le dialogue avec mes proches car tous m’ont soutenu, et je pense qu’il aurait été préférable qu’ils comprennent ma démarche.
À cause de la cécité, la maladie se rappelle constamment à moi mais je ne la laisse pas me dévorer, ni l’angoisse qu’elle génère. Avec elle, j’ai appris à voir la vie différemment, à rechercher le côté positif des choses. Pour cela, je suis aidé par l’amour et l’amitié de mes proches, par un travail que je fais sur moi et aussi par l’approche de la philosophie bouddhiste. J’ai compris que refuser la maladie ne permet pas d’avancer, se résigner non plus, mais que l’accepter permet de se défendre. Le mental compte pour beaucoup dans la réussite du combat. Il faut croire en la vie.
Delphine M. témoigne, décembre 2016
Bonjour,
Je me prénomme Delphine et suis à l'aube de mes quarante ans.
En avril 2009, à la suite d’une crise d'épilepsie suivie d'un scanner puis d’une IRM, on me découvre une tumeur cérébrale inopérable, un « oligodendrogliome de grade II ».
J'étais horrifiée, bouleversée...
De plus, je venais de faire l'acquisition d'un salon de coiffure et travaillais seule.
De juillet 2009 à mai 2011, j'ai suivi une chimiothérapie que j'ai bien supportée.
Puis, en janvier 2015, j'ai dû suivre un autre traitement de neuf mois, chimio avec perfusions... Plus courte mais violente.
Assez ouverte d'esprit, j'ai fait appel à un magnétiseur et barreur de feu qui m'a beaucoup aidée et grâce à qui j'ai retrouvé une énergie incroyable.
Il m'a aussi aidée à me préparer psychologiquement à vingt-huit séances de radiothérapie, que je ne voulais pas faire. J'étais dans un déni total. L'idée de perdre mes cheveux me hantait (je les ai pourtant perdus partiellement). Je n'ai eu aucune brûlure du cuir chevelu.
La maladie est une épreuve. Il faut rester positif, s'entourer de personnes qui vous rendent la vie meilleure et ne pas hésiter à mettre de la distance, voire à rompre totalement, avec celles qui vous accablent.
La maladie est une véritable leçon de vie, elle m'a permis de relativiser bien des choses et de regarder l'avenir différemment.
Aujourd'hui je vais très bien et mes cheveux repoussent. J'ai retrouvé une belle énergie, je sors et profite de la vie, je suis heureuse, et la rencontre d'un homme me comble de bonheur depuis quelques mois.
Je remercie le professeur Delattre et toute son équipe de la Pitié-Salpêtrière.
Je remercie tous mes amis, voisins et clients pour leur présence.
Je remercie René qui se reconnaîtra.