Immunothérapie et utrasons pour traiter le glioblastome

Soumi Mukherjee est doctorante en sciences et a obtenu une bourse européenne pour développer un projet d’immunothérapie dans le cadre du programme Gliotex-ARTC.

Quel est votre parcours scientifique ?

Une licence en microbiologie, un master en médecine moléculaire et ma passion pour la recherche m’ont poussée à faire un stage au Centre avancé de traitement, de recherche et d’éducation contre le cancer, grand institut spécialisé de Mumbai (anciennement Bombay). J’y ai acquis une expérience spécifique de recherche qui se situe à l’interface entre la biologie fondamentale et la clinique. Cette expérience a renforcé ma motivation pour m’investir dans la recherche en oncologie. En 2023, j’ai rejoint l’équipe Gliotex-ARTC au sein de l’Institut du cerveau pour préparer mon doctorat dédié au traitement du glioblastome, sous la direction du Pr Ahmed Idbaih et du Dr Maïté Verreault.

Pouvez-vous dire quelques mots de votre projet de recherche ?

J’explore une nouvelle stratégie de traitement du glioblastome qui combine deux approches distinctes, en espérant qu’elles seront plus efficaces en se combinant. Il s’agit d’une part des ultrasons pulsés de faible intensité (LIPU) qui agissent en facilitant le passage des médicaments au cerveau pour atteindre la tumeur, et d’autre part de l’immunothérapie. Une étude récente de notre laboratoire a montré que l’association des ultrasons avec un médicament immunostimulant, appelé anti-PD-L1, améliore considérablement la survie des souris atteintes de tumeur cérébrale. Fait surprenant, les ultrasons utilisés seuls semblent déjà avoir aussi un effet stimulant, qui lui est propre, sur le système immunitaire.

Où en êtes-vous dans vos recherches ?

Je teste actuellement d’autres médicaments d’immunothérapie intéressants (anti-PD-1, anti-TIM-3, anti-LAG-3, anti-GAL9) en combinaison avec les ultrasons. J’analyse quelles protéines immunitaires sont les plus présentes dans les cas du gliobastome et de son environnement local pour identifier celles qui pourraient constituer les meilleures cibles pour les traitements. Nos premiers résultats montrent qu’une protéine appelée Gal9 serait une excellente cible pour le traitement (voir la figure).

Vue au microscope d’un glioblastome de souris. Les points roses correspondent à des cellules tumorales au centre de la tumeur, les points verts à divers types de cellules immunitaires et les points jaunes en périphérie de la tumeur, aux cellules présentant une cible (appelée Gal9) pour les nouvelles immunothérapies.

En quoi cette recherche est-elle importante ?

Si nos études confirment que ces nouvelles combinaisons de traitements sont efficaces sur des modèles précliniques, elles déboucheront sur des essais cliniques chez l’humain, et à terme, nous l’espérons, sur de nouvelles options thérapeutiques pour les patients atteints de glioblastome.